Article des étudiants | Le silence comme respiration de l’esprit

Article étudiant, le silence comme respiration de l'esprit par Cécile dans Présent
Article étudiant, le silence comme respiration de l'esprit par Cécile dans Présent

Article des étudiants de l’ISSEP

« Ce que la solitude et le silence du désert apportent d’utilité et de divine jouissance à ceux qui les aiment, ceux-là seuls le savent qui en ont fait l’expérience », disait saint Bruno, fondateur des Chartreux. Ces religieux font voeu de silence perpétuel et ne sont pas malheureux pour autant.

 

Après les deux mois de confinement forcé où les Français ont essayé de conserver le peu de normalité qu’ils pouvaient, dans leur vie, par le télétravail, les « apéros » en visioconférence, les cours à distance, la vie de famille, il est l’heure de faire une pause. La crise économique qui nous attend peut certes nous effrayer, mais point n’est besoin de s’abrutir d’écrans, de festivals, de bars et autres divertissements qui accompagnent les vacances.

Il est temps de se ressourcer sainement, de méditer sur la période étrange qui s’est écoulée au printemps et qui pourrait se renouveler. Prendre du temps pour soi, dans le silence, isolé du monde extérieur (téléphone, apéritifs, musique…), est essentiel pour se préparer à la rentrée et au stress d’une économie catastrophique. Le bruit est une des erreurs du XXIe siècle. Pas seulement le bruit des oreilles, mais également celui de la vue. La « surstimulation » permanente, les informations en continu, le virtuel nous polluent mentalement.

Les vacances peuvent être synonymes de pause, de contemplation devant la nature (mer, montagne, forêt) et également de meilleure connaissance de soi-même. L’homme moderne ne se pose jamais vraiment. Il y a toujours quelqu’un à appeler, un mail, un texto urgent, une préoccupation sur la politique de Trump ou autre. Savoir s’arrêter une journée ou une semaine dans le silence verbal et laisser son téléphone de côté devient de plus en plus impossible pour tous, quel que soit l’âge. Comme si tout attendait une réponse immédiate. Nous sommes à l’affût de la moindre nouvelle, même celles qui ne nous concernent en rien.

« Abandonne-toi au Seigneur, en silence », lit-on dans le psaume 36, verset 7. Le stress permanent dans lequel vivent les Parisiens, la foule, le brouhaha des transports en commun ne sont-ils pas la cause des si nombreux burn-out et dépressions des Français ? Le retour à l’intériorité, à la spiritualité et à la méditation sous toutes ses formes devient une mode, tant le besoin de calme devient nécessaire dans notre monde de virtualité. Il est révolu le temps des correspondances par lettres, où l’on attendait une réponse des proches pendant plusieurs jours. Aujourd’hui, c’est l’instantanéité partout. Nous n’avons pas le même rapport avec le temps que les générations qui nous ont précédés.

Donc, si nous voulions prendre un mot d’ordre pour ce mois d’août, cela pourrait être le calme, la lenteur ou la contemplation. Essayer d’apprendre à mieux se connaître et analyser ses émotions avant de connaître ce que font nos amis à l’autre bout de la France ou les voisins d’à côté. Vivre pleinement chaque instant sans « zapper » d’une activité à l’autre. Savoir se fixer quelque part plusieurs semaines et surtout lâcher son téléphone de temps en temps.

Cécile,
étudiante en Bac+5 à l’ISSEP
publiée dans Présent