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Critique littéraire : L’homme qui se prenait pour le roi de France

Critique littéraire : L’homme qui se prenait pour le roi de France

[vc_row][vc_column][vc_column_text css=”.vc_custom_1553531731042{padding-right: 20px !important;padding-left: 20px !important;}”]Tommaso di Carpegna Falconieri
L’homme qui se prenait pour le roi de France, Tallandier, 2018, 288 pages, 20€50

 

L’histoire se passe en Italie au beau milieu du XIVe siècle, alors que la guerre de Cent Ans fait rage. Giannino Baglioni, marchand siennois, est convoqué dans le plus grand secret chez le tribun de Rome Cola di Rienzo.
Il y apprend qu’il aurait été échangé au berceau, et se croit dès lors être le légitime héritier de la couronne de France. Il serait donc Jean Ier le Posthume, dont l’importance dans la dynastie capétienne est capitale, au point que sa mort prématurée qui marquait jusque-là une rupture, si elle s’avérait démentie, changerait jusqu’au cours de la guerre. Dans sa reconquête du royaume, il va chercher des soutiens, abandonner sa vie confortable, former une armée de mercenaires qui fera une courte guerre, avant de finir en prison. Il s’avère au cours du récit que Giannino ne se prenait pas à proprement parler pour le roi de France, mais les invraisemblables circonstances l’auraient amené à y croire ardemment, ainsi que ses partisans. Il faut dire que la possible substitution du souverain à la naissance représentait une angoisse pour le royaume qui connaissait alors la fin du miracle capétien.
Il faut saluer l’abondant travail historique que l’auteur a effectué. Des centaines de noms figurent, de nombreux éléments historiques permettent une reconstruction méticuleuse de l’histoire. Très souvent, la possibilité est donnée au lecteur, par des indices, de mener l’enquête. L’histoire, les nombreux enjeux, les intrigues, la sincérité apparente et la singularité du personnage, la proximité du récit avec la littérature témoignent de la réalité sociale et politique au cœur du Moyen-Âge. Plus qu’une enquête, c’est une reconstitution des faits, précise et fidèle aux documents de l’époque, rarement spéculative bien que parfois romancée, qui est faite. Le doute est présent tout au long du livre, et l’irrésolution de cette affaire en fait un véritable mystère historique, sur lequel s’attarde l’auteur, comme d’autres avant lui, tel Maurice
Druon, avec son cycle romanesque Les Rois maudits. Seuls de nouveaux travaux historiques seraient en mesure, à l’avenir, d’éclairer le fin mot de cette véritable aventure.

Paul Brenner,
étudiant de l’ISSEP
POLITIQUE MAGAZINE – Nº177, Février 2019[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]